dimanche 10 juin 2012

7 EXIGENCES POUR LES LEGISLATIVES

GROUPE DOUX, REVENDICATIONS



Ci-dessous un communiqué des Alternatifs que nous relayons et auquel nous souscrivons. 

Notons aussi les répercussions sur Brest où les activités du port sont pour 18 % liées à l’activité de l’entreprise DOUX. 
 
Ajout liste débat FASE : 

"Compte tenu de tout ce que cette entreprise a touché d’aides de l’Etat*, de la région (et aussi par ces biais de l’Europe) et des départements, elle relève d’être expropriée, mise sous un statut de propriété publique. Ses dirigeants doivent être poursuivis de façon à ce que leurs biens servent dans la mesure du possible à la lutte contre les nuisances provoquées et participent ainsi à toutes les bonnes idées de reconversion".


* 1 milliard d'Euro en 15 ans

Communiqué des Alternatifs :



 Doux : dure est la chute pour les salariés et pour les paysans,  victimes de la gestion et de la stratégie hasardeuses d'un patron omnipotent, et du laxisme des pouvoirs publics.

3500 emplois salariés menacés, au total près de 10 000 emplois  directement ou indirectement concerné. les fournisseurs et 800 producteurs sans garanties quant à leur avenir ! La mise en règlement judiciaire du groupe Doux a des allures de séisme en Bretagne. 

Les difficultés de trésorerie qui ont provoqué cette déclaration proviennent de deux choix stratégiques totalement erronés :

- Premier choix : l'achat en 1998 du Brésilien Frangosul, très gros producteur de poulets mais actuellement en redressement judiciaire et repris, sauf ses dettes, par le géant de l'agro-export brésilien, JBS Friboi. Cet achat était destiné à conserver le poids de Doux dans le poulet standard fortement exporté au Moyen Orient, mais désormais surtout par le Brésil.

- Second choix, lié au premier : production et exportation, y compris avec de l'aliment du bétail en grande partie importé (soja), d'une production standard, de qualité médiocre, le tout avec le concours des pouvoirs publics, notamment grâce à un important financement européen. La pression sur les prix de la grande distribution n'est pas non plus pour rien dans cette situation.

SAUVER LES EMPLOIS, PAS MONSIEUR DOUX


Il ne s'agit pas aujourd'hui de trouver une solution pour remettre en selle la famille Doux, ou pour permettre le rachat par l'un des deux concurrents sur le marché. Plutôt que de venir au secours de Monsieur DOUX, il est temps pour les pouvoirs publics de faire l'inventaire de ce délire « agro-polluo-financier » et de demander des comptes: Que sont devenus les millions d'euros de subventions, comment les récupérer pour payer une partie de la casse
sociale ?

La  probable restructuration de ce groupe, voire sa possible liquidation, auraient des conséquences dramatiques considérables sur l'ensemble du tissu économique en Bretagne. Les Alternatifs expriment leur totale solidarité envers les salariés et les éleveurs sous contrat qui subissent la politique de cette entreprise depuis trop longtemps. Le maintien de l'activité doit permettre de répondre rapidement à un double objectif : maintien de l'emploi et des revenus de tous les salariés et des paysans, le tout dans une perspective rapide de reconversion écologique de cette filière avicole.

POUR UNE RECONVERSION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE

Le nécessaire soutien aux travailleurs ne doit pas nous dispenser de la critique du modèle économique développé par le groupe Doux, champion toute catégories de la captation des subventions de la Politique Agricole Commune.

Doux est, en matière d'élevage, l'archétype de l'inacceptable :

- Politique d'intégration de tous les acteurs de la filière étranglant les producteurs et les réduisant au statut de quasi esclaves, aux antipodes de toute idée de coopération, d'autogestion.
- Recours abusif au transport : importation d'aliment, exportation de matière carnée.
Il faut favoriser les circuits courts, produire local, en finir avec la mono-activité, rompre avec la folie écologique et sociale de l'élevage en batterie, qui produit des pollutions qu'on ne sait comment résorber :  concentrations en azote et en phosphore; usage permanent d'intrants, antibiotiques présentant de nombreux dangers (par effet de mutation, de résistance bactérienne), conditions d'élevage souvent abominables.
Dans ce système, le bien être humain et animal ne sont abordés que lorsqu'ils pénalisent la rentabilité... toute une philosophie.

Il est temps de promouvoir un nouveau modèle industriel et agricole respectueux des hommes et de l'environnement, respectueux de normes éthiques concernant les conditions d'élevage.
L'heure est à la formation et à l'installation de paysans qui soient capables de nourrir les hommes sans détruire la terre.

Il y a urgence à engager, sous le contrôle des salariés, des éleveurs et des consommateurs, un plan de reconversion sociale et écologique. qui se donne comme priorités la pérennité d'emplois durables, la garantie d'un revenu décent pour tous, la valorisation de productions de qualité. Il est l'heure de planifier un nouvel usage des terres pour nourrir sainement la population.


 

lundi 4 juin 2012

ASSEMBLEE CITOYENNE AGRICULTURE PLABENNEC LUNDI 4 JUIN 20 HEURES

Pour les élections présidentielles puis législatives, nous avons mis en œuvre un certain nombre d'assemblées citoyennes, lieux de débat afin de faire connaître, évoluer le programme l'Humain d'Abord du Front de Gauche. C'est aussi l'occasion d'entendre les attentes, parfois très spécifiques selon les territoires. 

En préambule à cette assemblée, quelques éléments significatifs de l'impasse vers laquelle évolue à grands pas ce grand pan de notre économie.

L'avenir des emplois sur le département et dans toute la France passe par une reprise en main de l'agriculture en la libérant de la logique capitaliste. Nous devons trouver les solutions pour la rendre durable et garantir la qualité des produits qu'elle souhaite nous proposer, rétablir une agriculture paysanne, des circuits courts. Permettre l'installation des jeunes, leur transition vers l'agriculture biologique. Nous devons augmenter le pouvoir d'achat des acheteurs afin de garantir des revenus décents aux paysans soumis actuellement à la pression perpétuelle et écrasante de la grande distribution.

Dans le département, un collectif s'est mis en place pour revendiquer la souveraineté alimentaire et interpeler sur la faim ici (8 millions de personnes concernées en France) et dans le monde, sur le mode de production agricole qui doit être juste et durable. Nous cautionnons complètement cette démarche.

Dans le même temps, en France, circule un film "Ils nous accuseront", qui dénonce l'utilisation abusive de pesticides et les cancers induits tant dans le monde agricole que vis à vis des riverains des zones traitées.

En Europe, la nouvelle PAC (politique agricole commune) se met en place pour 2013. Elle est toujours en  discussions. Si elle s'est un peu verdie, la répartition des subventions (570 Millions d'Euro en Bretagne) demeure un sujet épineux. Quels objectifs se donne t'elle ? Elle ne doit plus continuer à favoriser la concentration des productions, dans des fermes toujours plus grosses, gérées comme des entreprises.

Au niveau mondial, des millions d'hectares continuent à changer de main dans les pays pauvres dénonce le journal Ouest France du 12 mai dernier.  Ainsi les paysans éjectés de leurs terres ne peuvent plus jouer leur rôle, c'est à dire nourrir les populations. Tandis que la spéculation sur les matières premières agricoles provoque sans scrupules nombre de famines, on parle même de véritables génocides.

Revenons sur le Finistère qui a perdu en 50 ans 75 % de ses producteurs. L'agroalimentaire (70 000 emplois en Bretagne) perd aussi des emplois, voir les craintes qui pèsent aujourd'hui sur le groupe Doux, placé en redressement judiciaire la semaine dernière. Doux, qui a misé sur la rentabilité immédiate et le court terme au Brésil, et gros récepteur de subventions à l'export notamment, sans tenir compte des risques sociaux ici et là bas, sans se soucier dans tous ces déplacements, ces concentrations, de l'impact sur l'environnement. Tout le monde connait ici la politique salariale de cette entreprise, le peu de considération dont elle fait preuve; nous sommes très soucieux de l'avenir des salariés de toute la filière. Nous ne souhaitons pas une solution qui prolonge de tels agissements. Par ailleurs, il reste dans le département 30 000 Paysans, qui ne seront plus que 20 000 dans 10 ans si nous ne bougeons pas. Les jeunes ont de plus en plus de mal à s'installer, car ils doivent s'endetter tout en restant soumis aux aléas du marché financier mondial qui peut réduire leurs efforts à néant. On l'a bien vu pendant la crise du lait où la concurrence, notamment australienne, a provoqué des productions à perte. Malgré le grenelle de l'environnement et ses belles promesses, le bio peine à émerger alors que la demande de proximité explose. Peu de petites parcelles sont disponibles par ici. Peu de soutiens à l'installation. Pourtant le retour à une agriculture paysanne permettrait de créer 70 000 emplois dans le département (Confédération paysanne), c'est ce avenir qui nous semble prometteur y compris pour la filière de la volaille.

Le Front de Gauche veut libérer l'agriculture du capital et prône la souveraineté alimentaire des peuples. Les députés doivent être présents en nombre suffisant à l'Assemblée Nationale pour peser dans ce sens. Nous devons entraver la pression insoutenable exercée par la grande distribution sur l'agriculture. 

A côté de ces actions nationales et internationales (droit de véto au  FMI, sortie de l'OMC), nous devons aussi nous pencher sur les alternatives en œuvre ici. Elles sont nombreuses et variées (AMAP, développement de circuits de producteurs locaux...., monnaie locale comme l'Heol à Brest). On peut déjà soutenir ces "radeaux" comme les nomme Paul Ariès dans son dernier ouvrage "le socialisme gourmand". On peut aussi agir au niveau de la protection des terres agricoles, des zones humides, prairies....cf Notre dame des landes, du côté de Nantes, et plein de quartiers en projet près de chez nous (vallée du Costour, du Restic à Brest, nouveau "éco"quartier à Daoulas. L'étalement urbain, c'est 24 m² qui disparaissent par seconde en France, soit un potentiel de production de 59 baguettes....Arrêtons l'extension horizontale des villes !