lundi 4 juin 2012

ASSEMBLEE CITOYENNE AGRICULTURE PLABENNEC LUNDI 4 JUIN 20 HEURES

Pour les élections présidentielles puis législatives, nous avons mis en œuvre un certain nombre d'assemblées citoyennes, lieux de débat afin de faire connaître, évoluer le programme l'Humain d'Abord du Front de Gauche. C'est aussi l'occasion d'entendre les attentes, parfois très spécifiques selon les territoires. 

En préambule à cette assemblée, quelques éléments significatifs de l'impasse vers laquelle évolue à grands pas ce grand pan de notre économie.

L'avenir des emplois sur le département et dans toute la France passe par une reprise en main de l'agriculture en la libérant de la logique capitaliste. Nous devons trouver les solutions pour la rendre durable et garantir la qualité des produits qu'elle souhaite nous proposer, rétablir une agriculture paysanne, des circuits courts. Permettre l'installation des jeunes, leur transition vers l'agriculture biologique. Nous devons augmenter le pouvoir d'achat des acheteurs afin de garantir des revenus décents aux paysans soumis actuellement à la pression perpétuelle et écrasante de la grande distribution.

Dans le département, un collectif s'est mis en place pour revendiquer la souveraineté alimentaire et interpeler sur la faim ici (8 millions de personnes concernées en France) et dans le monde, sur le mode de production agricole qui doit être juste et durable. Nous cautionnons complètement cette démarche.

Dans le même temps, en France, circule un film "Ils nous accuseront", qui dénonce l'utilisation abusive de pesticides et les cancers induits tant dans le monde agricole que vis à vis des riverains des zones traitées.

En Europe, la nouvelle PAC (politique agricole commune) se met en place pour 2013. Elle est toujours en  discussions. Si elle s'est un peu verdie, la répartition des subventions (570 Millions d'Euro en Bretagne) demeure un sujet épineux. Quels objectifs se donne t'elle ? Elle ne doit plus continuer à favoriser la concentration des productions, dans des fermes toujours plus grosses, gérées comme des entreprises.

Au niveau mondial, des millions d'hectares continuent à changer de main dans les pays pauvres dénonce le journal Ouest France du 12 mai dernier.  Ainsi les paysans éjectés de leurs terres ne peuvent plus jouer leur rôle, c'est à dire nourrir les populations. Tandis que la spéculation sur les matières premières agricoles provoque sans scrupules nombre de famines, on parle même de véritables génocides.

Revenons sur le Finistère qui a perdu en 50 ans 75 % de ses producteurs. L'agroalimentaire (70 000 emplois en Bretagne) perd aussi des emplois, voir les craintes qui pèsent aujourd'hui sur le groupe Doux, placé en redressement judiciaire la semaine dernière. Doux, qui a misé sur la rentabilité immédiate et le court terme au Brésil, et gros récepteur de subventions à l'export notamment, sans tenir compte des risques sociaux ici et là bas, sans se soucier dans tous ces déplacements, ces concentrations, de l'impact sur l'environnement. Tout le monde connait ici la politique salariale de cette entreprise, le peu de considération dont elle fait preuve; nous sommes très soucieux de l'avenir des salariés de toute la filière. Nous ne souhaitons pas une solution qui prolonge de tels agissements. Par ailleurs, il reste dans le département 30 000 Paysans, qui ne seront plus que 20 000 dans 10 ans si nous ne bougeons pas. Les jeunes ont de plus en plus de mal à s'installer, car ils doivent s'endetter tout en restant soumis aux aléas du marché financier mondial qui peut réduire leurs efforts à néant. On l'a bien vu pendant la crise du lait où la concurrence, notamment australienne, a provoqué des productions à perte. Malgré le grenelle de l'environnement et ses belles promesses, le bio peine à émerger alors que la demande de proximité explose. Peu de petites parcelles sont disponibles par ici. Peu de soutiens à l'installation. Pourtant le retour à une agriculture paysanne permettrait de créer 70 000 emplois dans le département (Confédération paysanne), c'est ce avenir qui nous semble prometteur y compris pour la filière de la volaille.

Le Front de Gauche veut libérer l'agriculture du capital et prône la souveraineté alimentaire des peuples. Les députés doivent être présents en nombre suffisant à l'Assemblée Nationale pour peser dans ce sens. Nous devons entraver la pression insoutenable exercée par la grande distribution sur l'agriculture. 

A côté de ces actions nationales et internationales (droit de véto au  FMI, sortie de l'OMC), nous devons aussi nous pencher sur les alternatives en œuvre ici. Elles sont nombreuses et variées (AMAP, développement de circuits de producteurs locaux...., monnaie locale comme l'Heol à Brest). On peut déjà soutenir ces "radeaux" comme les nomme Paul Ariès dans son dernier ouvrage "le socialisme gourmand". On peut aussi agir au niveau de la protection des terres agricoles, des zones humides, prairies....cf Notre dame des landes, du côté de Nantes, et plein de quartiers en projet près de chez nous (vallée du Costour, du Restic à Brest, nouveau "éco"quartier à Daoulas. L'étalement urbain, c'est 24 m² qui disparaissent par seconde en France, soit un potentiel de production de 59 baguettes....Arrêtons l'extension horizontale des villes !


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